Une journée noire pour les entreprises Allemandes avec deux sujets de crises différents dans le traitement par les Décideurs, tour d’horizon de quelques parties prenantes.

Volkswagen en plein crise vient de limoger son Patron ! Symbole immédiat et nécessaire pour calmer la tempête et qui vient après les excuses, parfait.

Néanmoins c’est toute une partie de la chaîne qui était au courant quand on connait un peu les process de contrôle industriel sur les chaînes de production automobile, ça ne pouvait pas se faire en chambre. Il y aura donc plusieurs autres crises en interne qui vont devoir être gérées.

Autre éléments positifs pour eux, au démarrage de leur crise, a été leur forte communauté sur les réseaux sociaux qui a tout de suite réagit en défendant sa marque, effet à chaud et immédiat. Il va s’avérer intéressant de suivre l’après car plus on est haut plus la chute est brutale si on ne l’anticipe pas. Il va falloir accélérer la transparence et la communication vers les clients et les collaborateurs.

Où est l’erreur alors pour l’instant ? Elle est dans l’anticipation et la non prise en compte du risque, de la menace. En effet, l’intelligence économique est très développée dans ce milieu-là. C’était évident qu’une information comme celle-là serait découverte. Elle sort au milieu du salon de Francfort, en plein accord avec les USA sur les normes polluantes et au moment où Volkswagen est n°1. Il n’y a pas de hasard, même si la décision a été prise à un moment donné pour des raisons économiques, il faut se préparer et anticiper en même temps toutes les conséquences du risque.

Et Lufthansa alors, et bien nous sommes sur le troisième temps de crise, la responsabilité. Après un début de crise des plus catastrophiques, à l’image de la phrase universelle « ça ne m’est jamais arrivé, ça ne m’arrivera jamais », nous revenons vers la sérénité médiatique et l’image des PDG de Germanwings et Lufthansa se recueillant sur le lieu du crash.

Que retiendront les allemands, les européens, les clients, les collaborateurs de ces deux crises.

Les collaborateurs de Gernanwings et Lufthansa vont longtemps se rappeler de cette crise car elle a touché leurs collègues en tant que victimes comme en tant que bourreau pour l’un d’entre eux. La culpabilité, l’incompréhension, le doute sont des dangers en interne.

Les collaborateurs de Volkswagen, tout va dépendre de leur gestion de crise en interne sur leurs collaborateur soit de la trahison, soit un renforcement d’appartenir à une grande marque.

Les clients de Gernanwings et Lufthansa vont avoir des doutes mais pas plus que ça. Ils continueront à prendre l’avion. Par contre, un deuxième accident maintenant déstabiliserait les compagnies tout comme Malaysia Airlines.

Les clients de Volkswagen, encore trop tôt pour le dire, un des sujets central sera la perte liée à la revente de la voiture.

Pour les Allemands c’est Volkswagen qui est un choc, l’autre est quasiment effacée. Tout simplement parce qu’il n’y pas l’effet de proximité et d’appartenance sur la crise de Gernanwings et Lufthansa comme nous les retrouvons sur la crise de Volkswagen. Le tout couplé avec un risque financier majeur sur l’entreprise va être destructeur en Allemagne.

Les Européens ne s’intéressent qu’à la crise de Volkswagen en raison des conséquences sur les autres constructeurs car le doute se propage à l’ensemble du secteur. Tous les pays européens sont donc touchés car ils ont tous des usines de productions, de logistiques, des sous-traitants. Sur une filière déjà fragilisée économiquement se retrouver sous les feux des projecteurs pour fraude ou suspicion de fraude en plein accord avec les américains, devient d’une complexité assez exceptionnelle. Les Etats vont devoir monter au créneau, les autres constructeurs aussi alors qu’allons-nous céder nous Européens face aux Américains, sur quel domaine, quelles seront les réponses du secteur….à suivre